Motljus / Vers la lumière
Par Thåmas le 28. juillet 2016, 08h18 - Catégorie : Sommaren 16 - Motljus - Lien permanent
Depuis le départ j'ai fait 1618 kilomètres à vélo et moins de 1 kilomètres à pieds. Hier soir et aujourd'hui je marche dans la première rue piétonne du Suède qui date de 1961.
Comme vous le voyez dans ces 3 pays continentaux du nord il n'y a pas un seul rebord de fenêtre qui ne soit pas décoré. Ceci est le témoin de la manière de voir et de comprendre l'humain en présence de la lumière, ljus en scandinave.
Ces objets indiquent pour les yeux de la rue qu'il y a une présence humaine à l'intérieur de la maison qui aménage et entretient l'espace et les ondes. De l'intérieur les yeux ne cherchent pas à cacher par ces objets la présence humaine, mais justement à montrer que l'on est non seulement capable de reprendre la lumière à son compte mais qu'en plus on dispose de la capacité à l'incurver en fonction de ses désirs et de son respect pour elle. Ceci ne constitue pas une soumission à la lumière, ni une réduction de l'individu face à l'alentour, encore moins à un défi, mais une douce participation de tous les instants. Ce n'est pas un hasard si j'ai baptisé mon voyage de cette année Motljus, vers la lumière.
Monnet, Manet, Degas, Berthe Morisot ont ployé la lumière mais ils ont représenté l'homme dedans. Ici la lumière est incurvée et derrière chaque bande il y a l'homme qui vit et qui n'a pas besoin de se dire.
Et ci-dessous, regardez les belles ombres, et pourtant il est 12h20. C'est pourquoi j'aime ke nord, il y a toujours une ombre de soi, on ne marche pas dessus, on ne ka piétine pas, on est en même temps soi et son ombre. Et puisqu'il y a ombre de soi, de nous, il n'y a pas hégémonie de l'être. L'être n'est qu'un élément de l'alentour.
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