"Början på senhöstnattens roman - Le début du roman de la nuit de l'arrière-saison de l'automne" - Tomas Tranströmer

 

 

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"Början på senhöstnattens roman.


Passagerarbåten luktar olja och nånting skallrar hela tiden som en tvångstanke. Strålkastaren tänds. Vi närmar oss bryggan. Det är bara jag som ska av här. "Behöveru landgången?" Nej. Jag tar ett långt vacklande kliv rätt in i natten och står på bryggan, på ön. Jag känner mig blöt och ovig, en fjäril som just krupit ur puppskalet, plastpåsarna i vardera handen hänger som missbildade vingar. Jag vänder mig om och ser båten glida bort med sina lysande fönster, trevar mig sen fram till huset som stått tomt så länge. Alla hus i grannskapet står obebodda... Det är skönt att somna in här. Jag ligger på rygg och vet inte om jag sover eller är vaken. Några böcker jag läst passerar förbi som gamla seglare på våg till Bermuda-triangeln för att försvinna utan spår... Dett hörs ett ihåligt ljud, en tankspridd trumma. Ett föremål som blåsten åter och åter dunkar mot något som jorden håller stilla. Om natten inte bara är frånvaron av ljus, om natten verklingen är något, så är den detta ljud. Stetoskopljuden från ett långsamt hjärta, det bultar, tystnar ett tag, kommer tillbaka. Som om varelsen rörde sig i sick-sack över Gränsen. Eller någon som bultar i en vägg, någon som hör till den andra världen men blev kvar här, bultar, vill tillbaka. Försent! Hann inte dit ner, hann inte dit upp, hann inte ombord... Den andra världen är också den här världen. Nästa morgon ser jag en fräsande gyllenbrun lövruska. En krypande rotvälta. Stenar med ansikten. Skogen är full av akterseglade vidunder som jag älskar."

 

av Tomas Tranströmer

 

 

Et voici ma traduction>>>>


"Le début du roman de la nuit de l'arrière-saison de l'automne.

 

Le bateau à passagers sent l'huile et quelque chose cogne tout le temps comme une obsession. Le projecteur s'allume. Nous nous approchons du ponton. C'est moi qui viens ici. "Avez-vous besoin d'une coupée?" Non. Je fais une longue marche errante dans la nuit et suis debout sur le quai, sur l'île. Je me sens humide et maladroit, un papillon vient de sortir de la chrysalide, les sacs en plastique dans chaque main pendent comme des ailes mal formées. Je me retourne et je vois le bateau glisser avec ses fenêtres brillantes, puis je me prendrai mon temps dans la maison qui a été vide depuis si longtemps. Toutes les maisons du quartier sont inhabitées... C'est agréable de s'endormir ici. Je suis couché sur le dos et je ne sais pas si je suis endormi ou éveillé. Quelques livres que j'ai lus passent comme des vieux marins qui tiennent le cap du triangle des Bermudes pour disparaître sans traces ... Il y a un bruit qui résonne creux, une grosse-caisse. Un objet qui rententit encore et encore et qui rend la terre silencieuse. Dans la nuit il n'y a pas que l'absence de lumière, dans la nuit un frisson est quelque chose, c'est ce son. Le bruit d'un coeur lent dans le stéthoscope, il frappe, se calme pendant un moment, revient. Comme si la créature se mouvait en faisant des zig-zags sur la Frontière. Comme si quelqu'un se heurte contre un mur, quelqu'un appartenant à l'autre monde, mais qui est resté là, frappe, veut retourner. Trop tard! Il ne descend pas, il ne monte pas, il n'est pas à bord... L'autre monde est aussi ce monde. Le lendemain matin, je vois une branche brunie. Un champ effrayant. Des pierres avec des visages. La forêt est pleine de monstres oubliés, délaissés, et que j'adore."

de Tomas Tranströmer.

 

(Cette photo ci-dessus  de "Nils Ferlin på torget - Nils Ferlin sur la place" à Filipstad vient de m'être envoyée par Leif Svensson de Karlskrona).

 

Ci-dessous la réception de l'hôtel à Klein Strömkendorf am Salzhaff avec les motos Münch Mammut II construites par Thomas Petsch

 

 

 

 

 

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Il y a deux jours, sur le quai à Trelleborg, avant de quitter la Suède j'ai pleuré, de loin bien plus que l'été dernier 2016 à la fin de mes 2865 kilomètres de ma seconde conquête du Cap Nord à vélo. Pourtant cet été 2017 je n'ai rien fait, je me suis laissé véhiculer. Cet été je me suis impliqué sur la terre. Les étés précédents à vélo j'ai roulé dans le ciel.

 

Commentaires

1. Le 26. août 2017, 06h28 par Leif

 

 

Tackar dig för trevliga berättelser om dina dagar på ödets väg.


God mat äter du ser jag.


Leif

 

 

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